Finance&Gestion 381 (Juillet/Août 2020)
Systèmes d’information
Expertises
Quant au contenu digitalisé en XBRL, les valeurs numériques (et/ou les textes) sont associées à une balise qui qualifie la donnée et la replace dans son contexte (société remettante et période). La balise donne également son sens à la donnée grâce à la référence à la taxo- nomie, elle-même faisant référence aux normes IFRS. La taxonomie ESEF consti- tue tout au plus un guide et les groupes peuvent continuer à publier leurs indica- teurs spécifiques qui devront toutefois être rattachés (par un mécanisme d’an- crage) aux éléments génériques de la taxonomie. La première mise en œuvre de iXBRL et xHTML est un véritable projet nécessitant la désignation de responsables qu’il faut former aux bases de XBRL, aux demandes de l’ESMA et à la préparation du diction- naire permettant de représenter numéri- quement les faits inclus dans les états financiers, la taxonomie. Ils devront se familiariser avec les outils disponibles et conformes aux exigences de fond et de forme du format ESEF. Il est recommandé de ne pas attendre la clôture 2020 pour se préoccuper du sujet. Il est préférable de faire un exer- cice « à blanc » sur les états financiers de l’exercice précédent (clôture 2019, par exemple) dans une période calme et éventuellement de bénéficier de la dis- ponibilité des consultants. Cet exercice consiste à valider l’aligne- ment des rubriques des états financiers avec les balises de la taxonomie ESEF- IFRS. Il permet de les « remettre à jour » (si cela n’a pas été fait récemment) et de se poser des questions sur le bien- fondé de leur présentation et notam- ment des éléments spécifiques à l’entre- prise (rubriques, sous-totaux). Certains postes pourront être précisés au vu des « balises » qu’ils vont porter. Comment se préparer ?
Ce qui change
L’ESEF, pour le dépôt et la publication des rapports financiers annuels, ne doit pas être considéré comme une obligation réglementaire de plus. Il remet en cause les processus de préparation et affecte les métiers des différents acteurs : comp- tables, auditeurs, services de communica- tion financière. La principale nouveauté est que le format ESEF requiert une publication du Docu- ment d’Enregistrement Universel (URD) au format xHTML et non plus au format PDF. Ce format réunit la partie HTML « pure » (lisible) du document et la partie iXBRL (digitalisée) des états financiers conso- lidés. Bien qu’il n’y ait pratiquement pas de dif- férences entre un document imprimé au format PDF (utilisé dans les processus actuels de présentation et de publication) et au format HTML, l’utilisation à l’écran et la chaîne de production sont fondamen- talement différentes. Les composants des nouveaux rapports digitalisés nécessitent d’adapter toute la chaine de préparation, de développer et d’utiliser de nouveaux outils et de modifier les métiers et les compétences des acteurs. Les acteurs du processus de préparation des publi- cations au format ESEF ne doivent pas sous-estimer la mise en œuvre de cette technologie digitale qui est nouvelle et doivent commencer à s’y préparer : forma- tion, planification des tâches et recherche d’outils ou de services adaptés. Le format HTML est agréablement lisible dans les navigateurs et permet de visua- liser des données avec comme principaux objectifs, la présentation et la naviga- tion. Il s’imprime dans une qualité équi- valente au format PDF. De plus, le format xHTML permet de présenter clairement les données digitalisées en XBRL dans un navigateur spécialisé. Elles pourront être extraites automatiquement pour être lues par les ordinateurs.
40 FINANCE&GESTION | Juillet Août 2020
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