Finance&Gestion 381 (Juillet/Août 2020)

Comptabilité

Expertises

du visiteur et en cliquant plutôt qu’en tournant les pages. HTML permet aussi de dresser des statistiques sur les pages les plus lues. Tout en étant plus pédagogique et interactif, il faudra veiller aux limites posées par le régu- lateur: pour des raisons de sécurité, certaines fonctions de programmation ne peuvent pas être activées. Le balisage Inline XBRL pourra égale- ment être étendu au-delà des états pri- maires. Pour les rapports publiés à par- tir de 2023, le règlement ESEF requiert un macro-tagging des annexes, avec une balise XBRL par note. Si une approche systématique n’a que peu de valeur ajoutée, les émetteurs pour- raient étiqueter les chiffres les plus pertinents au sein de celles-ci. Il est aussi judicieux d’utiliser une option proposée par la technologie XBRL: véhiculer des textes explicatifs avec les données balisées sous forme de notes de bas de tableau. On attend enfin beaucoup des récentes initia- tives autour du reporting extra-finan- cier, avec le rapport de Cambourg en France qui préconise d’établir une taxonomie ad hoc ou avec la consul- tation en Europe sur la Non-Financial Reporting Directive. À chaque fois que les émetteurs relient une information avec une taxonomie, ils lui donnent un accès direct aux robots et moteurs

d’analyse qui peuvent ainsi extraire ces données pour les restituer dans des présentations comparatives ou per- sonnalisées. Avec ESEF, il y a donc une nouvelle communication financière: celle qui se lit hors du rapport publié.

analystes et des investisseurs: il faut les mapper également. Ensuite, parce qu’il faut aussi considérer les unités, les échelles, les signes, la mise en œuvre de libellés personnalisés, tra- duits en anglais et parfois d’autres lan- gues, il est intéressant de bénéficier d’expertises mutualisées, en échan- geant avec ses pairs ou des experts ayant pratiqué l’exercice: un choix de balises et d’extensions aligné sur les pratiques de place facilite la compa- raison. Une nouvelle communication financière En 2021, visant d’abord la conformité réglementaire, les premières publica- tions ressembleront très vraisembla- blement à celles des années précé- dentes, seul le format de fichier déposé à l’AMF présentant une évolution. Mais ESEF ouvre de nouvelles possibilités d’échange dans la relation avec les investisseurs. Au travers du format XHTML d’abord: conçu pour le web, il permet d’introduire de nouvelles dyna- miques, que ce soit par exemple dans l’affichage zoomé des graphiques ou dans la proposition de parcours de lecture différents, en fonction du profil

Maîtriser la conformité et le message

Les travaux actuels se concentrent avant tout sur l’analyse comptable du mapping. Les émetteurs qui n’ont pas déjà une solution de publica- tion prête pour ESEF, en particulier les plus petites capitalisations, se penchent aussi sur le choix de pres- tataires ou d’outils adaptés. Dans ces démarches, les questions norma- tives et technologiques sont impor- tantes. Il ne faudrait pas pour autant négliger la réflexion autour du mes- sage que l’on veut donner dans la relation aux investisseurs, surtout ceux qui bientôt liront les seules données balisées extraites du rap- port. Au-delà de l’exercice de confor- mité, c’est le premier pas à faire pour maîtriser une nouvelle sorte de com- munication financière !

38 FINANCE&GESTION | Juillet Août 2020

ESEF EN TROIS ÉTAPES •L’étape de mapping entre les états primaires et les balises de la taxonomie ESEF est à réaliser dès maintenant, en ateliers associant les équipes de la consolidation, des normes comptables et des relations investisseurs. Il s’agit de trouver la meilleure balise pour chaque donnée des états primaires IFRS, ou de définir des nouvelles balises. •D’ici la fin de l’année il faudra formaliser – dans un outil ou en se faisant aider d’un prestataire spécialisé – sa propre taxonomie au format XBRL, décrivant les extensions personnalisées et l’ordre de présentation des balises dans ses états financiers. •Enfin en 2021, le rapport financier annuel (ou l’URD s’il fait office de RFA) devra être déposé en XHTML après avoir balisé, selon les correspondances décidées en étape de mapping, les états primaires. Il est conseillé de valider le mapping avec son commissaire aux comptes dès la fin de la première étape, car il devra certifier aussi le balisage intégré au document déposé à l’AMF.

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