Finance&Gestion 381 (Juillet/Août 2020)
Contrôle de gestion environnementale et sociétale
Le Social Return On Investment (retour social sur investissement)
Dossier
Un modèle pour valoriser ses projets sociaux et sociétaux
La méthode du SROI fait la synthèse de différents concepts comme la théorie despartiesprenantes, lacartedes impacts, oulescoûtsexternes,pourappréhender leseffetsmultiplesdesprojetsàfinalitésocialesur leursbénéficiaires. Elleconsiste à comparer, en unités monétaires, les ressources investies (contributions) et les impacts produits (résultats), pour chaque entité analysée.
28 FINANCE&GESTION | Juillet Août 2020
L’analyse coûts-bénéfices (ACB) est reconnue tant par la sphère de recherche que par les praticiens. Les administra- tions et les investisseurs privés y voient un outil robuste et auditable d’estima- tion du rendement de leurs investisse- ments. Elle est utilisée depuis plusieurs décen- nies notamment par les pouvoirs publics pour arbitrer les scénarios des projets d’intérêt général (infrastructures de transports notamment) car elle permet de capter la valeur globale d’un projet, dont les valeurs environnementales et sociales traduites en unités monétaires. L’ACB permet in fine de mettre en rap- port les investissements relatifs à un projet et les bénéfices globaux qui en sont retirés, de manière à calculer le retour sur investissement à un périmètre élargi: X€ générés pour 1€ investi. Avec la généralisation des projets RSE – à finalité environnementale et/ou sociale – l’ACB est de plus en plus plé- biscitée par les entreprises. À l’inverse d’autres méthodologies qui supposent des phases de concertation impor- tantes et la collecte d’informations auprès des parties prenantes (enquêtes, entretiens, concertations, etc.), l’ACB ne nécessite que l’accès à quelques indi- cateurs quantitatifs clés, souvent déjà
Les enjeux liés à la mesure d’impact sont multiples: piloter l’activité, rendre compte aux investisseurs, communiquer auprès d’autres parties prenantes, etc. Le développement important de la RSE au cours des dernières années a conduit de plus en plus d’entreprises «conventionnelles» à s’intéresser à ce type d’outils. En effet, tout projet ayant une dimension sociale ou envi- ronnementale a des effets multiples sur ses bénéficiaires, son territoire et sur la société dans son ensemble, et il est légitime et pertinent de chercher à en mesurer la valeur (économique ou non). Deux catégories de méthodes de mesure de l’impact social coexistent • Les méthodes qualitatives: entre- tiens individuels, enquêtes de per- ception, groupes d’étude d’impact participative, etc. • Les méthodes quantitatives: analyse coût-bénéfice (ACB), retour social sur investissement, valorisation des externalités, comptabilité Care, etc. Nous nous intéressons ici à l’analyse coût-bénéfice (ABC).
PAR HERVÉ GBEGO Membre du Comité éditorial de Finance&Gestion, Expert-comptable, Commissaire aux comptes
L a mesure d’impact social désigne un processus visant à comprendre, mesurer et valoriser les effets positifs et ou négatifs générés par une organisation, un projet, sur ses parties prenantes. Ces méthodes sont historiquement employées par les organisations «à mission» (entreprises sociales, associations, ONG, administrations publiques, etc.) pour évaluer et rendre compte de la création de valeur non seulement au niveau de l’entité elle- même, mais également au-delà de ses frontières légales (valeur créée pour les parties prenantes bénéficiaires, voire pour la société de manière générale).
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