Finance&Gestion 381 (Juillet/Août 2020)

International

Expertises

population totale, le reste venant majoritairement d’autres pays arabo- phones (Égypte, Liban, Jordanie…).

pays du Golfe en passant par l’Irak, un marché en pleine reconstruction, mais aussi vers le continent africain (Egypte en particulier), le Proche- Orient (Jordanie, Liban) mais aussi la Turquie et l’Inde… autant de des- tinations qui permettent de rentabi- liser une présence locale. Attention cependant si vous voyagez dans la zone, le contexte géopolitique dans cette région évolue beaucoup et il est très important de se mettre à jour avant de faire un voyage d’affaire, sous peine de faire un impair et de froisser vos interlocuteurs. À ce sujet, les relations entre les Emi- rats Arabes Unis et l’Arabie Saoudite ont des relations tendues avec le Qatar en ce moment. Il est impos- sible de prendre un avion de Dubai pour se rendre à Doha en direct par exemple. Il faut passer par l’Oman ou le Koweït.

Si vous faites en revanche du com- merce en BtoC , alors vous devrez soit trouver un distributeur local ou bien soit vous implanter en propre dans le pays en «Mainland» où vous devrez trouver un sponsor émirien qui aura 51% des parts de la société. La rédac- tion de cet actionnariat doit être toutefois bien encadré juridiquement pour éviter des complications futures (décès de votre sponsor par exemple, implication de votre sponsor dans la gestion des affaires…). Le portage salarial reste également une alternative pour permettre d’as- surer une présence locale en postant un de vos employés sur place et ainsi permettre de valider votre offre sans pour autant constituer une société. Dernière option enfin, déléguer la prospection commerciale à un agent local qui agira en votre nom sur le marché.

Les clés pour réussir en affaire : une règle d’or, le suivi local Beaucoup de sociétés étrangères sont déjà installées dans le pays, avec très souvent une base régio- nale à Dubai dans l’une des 28 zones franches que compte l’émi- rat. Si cette option permet de gar- der le contrôle avec un actionnariat à 100% sans obligation d’avoir un sponsor local, elle ne permet que de faire du commerce en BtoB et de la réexportation vers les autres pays. Car là où Dubai a su jouer la carte du business, c’est qu’effectivement, toutes les sociétés présentes loca- lement rayonnent sur la zone : des

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OPPORTUNITÉS SECTORIELLES À VENIR POST COVID-19 La Banque centrale des Émirats Arabes Unis a lancé un programme de soutien économique complet de 25 milliards d’euros pour les particuliers et les entreprises affectés par le Covid-19. En plus de cela, le Conseil des Ministres des EAU a approuvé un plan de relance économique de 4 milliards d’euros dans le cadre des mesures supplémentaires du gouvernement fédéral pour soutenir l’économie nationale, assurer la continuité des entreprises et atténuer l’impact du Covid-19. Les mesures comprennent une suspension renouvelable de six mois des frais de permis de travail et une réduction de la main-d’œuvre et d’autres charges pour réduire le coût des affaires, soutenir les petites entreprises et accélérer les grands projets d’infrastructure. Le pays, après une courte phase stricte de confinement et une vague de dépistage importante, a décidé le 24 avril dernier de lever les restrictions et l’activité est en train de reprendre un rythme normal. Le pays compte 174 décès au 9 mai 2020 pour une population totale d’environ 10 millions d’habitants. À noter que le pays est aussi affecté par la forte chute du

tourisme et à moindre mesure par le prix du baril de pétrole sachant que son PIB ne dépend aujourd’hui qu’à hauteur de 16% pour l’activité hydrocarbure, le pays ayant réussi une très bonne diversification de son économie depuis les dernières années. Dubai restera toujours un hub régional adressant un marché de plus de 200 millions d’habitants, en se mettant au centre de l’Europe, de l’Asie et de l’Afrique. Localement, le secteur immobilier des EAU restera l’un des secteurs les plus importants de l’économie nationale et il devrait émerger fortement dans l’ère post-Covid-19 en créant de nouvelles opportunités. Le marché sera également renforcé, une fois la crise de la pandémie de Covid-19 terminée, par des facteurs clés, notamment grâce au report de l’Exposition universelle 2020 en 2021. D’autres secteurs d’activité auront un rôle plus important à jouer qu’auparavant : éducation, agro-alimentaire, santé et télémédecine, télécoms/ IT ainsi que le secteur des énergies et de l’Industrie. Encore une fois, l’innovation sera à l’honneur et le suivi local ainsi qu’une présence sur le marché seront nécessaires pour développer une activité sur la zone.